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Neuf cardinaux venus des quatre coins de la planète et sept patriarches du Moyen-Orient se sont réunis en Consistoire ordinaire public pour entendre le pape François se positionner face à la situation des chrétiens d’Orient. Dès l’ouverture, le pape a évoqué la difficulté que connaissent les minorités et en particuliers les chrétiens dans cette région qui s’étend entre le Croissant fertile et la péninsule arabique.
Depuis le début des hostilités, les différents groupes armés se sont attaqués aux minorités qui, faute de moyens, sont d’abord restées sur place avant d’être chassées en Turquie, mais aussi à travers l’Europe et l’Asie. Lors de son discours, le pape François a souligné que « les derniers événements, en particulier en Irak et en Syrie, sont très préoccupants. Nous assistons à un phénomène de terrorisme d’une dimension inimaginable ». Il est vrai que les conflits, déjà présents lors de son arrivée, n’ont fait que s’accroître et se propager jusqu’à former une zone impraticable pour tout civil.
D'incessantes persécutions
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« Tant de nos frères, poursuit le pape, sont persécutés et ont dû abandonner brutalement leur maison. On dirait bien que la conscience de la valeur de la vie humaine a été perdue, que la personne ne compte plus et qu’elle peut être sacrifiée à d’autres intérêts. Et tout cela, dans l’indifférence générale ». Dans ce discours de paix, le pape nous rappelle l’existence de tant de personnes déplacées par les conflits et persécutées jusque dans leurs maisons pour leur différence et leur simple existence.
Ce qu’il ne dit pas, c’est que les seuls chrétiens n’ont pas été touchés par ces événements, qu’ils soient sunnites, chiites, alaouites ou chrétiens, les peuples ont tous été surveillés, harcelés et bousculés avant d’être emprisonnés par les groupes armés. La plupart sont partis, les autres sont morts.
C’est ainsi qu’en Turquie, des Syriens errent dans les rues des grandes villes. Tels des fantômes, ils ont perdu leur famille, leur argent et leur maison. Ils ne parlent pas la langue du pays dans lequel ils sont et somme comme morts au fond d’eux.
En Italie, en France et dans les autres pays de l’Ouest, ces réfugiés de guerre sont traqués avant d’être parqués dans des camps de réfugiés où se développent une haine face à leur misère. Pour ceux qui ont réussi à rejoindre leur famille, au Royaume-Uni notamment, des communautés se rassemblent et se mélangent avec les populations locales pour vivre à nouveau, pour élever leurs enfants sereinement et tracer ensemble un nouveau chemin.
Le cas des chrétiens d’Orient, une minorité ancrée dans l’Histoire
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Le pape le rappelle, Jésus de Nazareth est né en Orient et c’est là qu’il a fondé, il y a plus de deux mille ans, le christianisme. Si en temps de paix, le multiculturalisme de la région a permis à des peuples de toutes les ethnies et de toutes les religions de cohabiter en toute quiétude, chaque conflit est particulièrement meurtrier. Les chrétiens d’Orient ont toujours été impliqués dans les combats, bourreaux, on peut évoquer les phalangistes durant la guerre du Liban par exemple, avec les crimes survenus dans les camps de Sabra et Chatila, ou victimes, comme aujourd’hui en Syrie où ils subissent des violences.
Face à cela, le pape a invoqué une réaction de la communauté internationale : « nous dénonçons la violence systématique avec laquelle viennent des persécutions contre les chrétiens dans ces régions, ceux-ci sont contraints d’abandonner leurs maisons, leur vie et de fuir précipitamment pour sauver leurs familles, avant même d’avoir le droit de professer librement leur foi ».
Le web au secours des chrétiens d’Occident et contre les crimes de l’Etat islamique
Sur Facebook, un mouvement s’est développé et des milliers de chrétiens à travers le monde s'y sont joint. Après la destruction du village de Mossoul en Irak, un mouvement appelé « nous sommes tous des Nazaréens » a proposé un signe de ralliement et de solidarité en protestation de cet événement. Peu avant l’attaque des chrétiens de Mossoul, la lettre N de « Nasarah » (nazaréen) avait été peinte sur les murs de leurs maisons afin de les désigner comme les cibles des événements. En signe d’indignation, la lettre « N », « Noun » en arabe a donc été diffusée en masse par des photos de profil, des images, des stickers...
Le pape François a donc affirmé lundi qu’un combat devait être mené contre ce type d’actes de barbarie à l’égard des civils : « Le monde ne peut plus tolérer ces fanatiques qui interprètent n’importe comment leur propre religion, ils sont désormais une menace pour quiconque vit dans ces régions, peu importe la religion qu’ils professent ».
Contre cette organisation, le pape est catégorique, c’est la communauté internationale qui, dans son intégralité, doit mener un mouvement pour stopper les actions criminelles.
Cependant, quelle peut être la portée des mots face à des actes aussi destructeurs ? Les gouvernements de tous les Etats vont-ils former un bloc contre les violences ou bien envahir la région en prenant le risque d’y semer le chaos ? Un simple mouvement Facebook peut sensibiliser des milliers de personnes, reste à savoir si elles seront prêtes à s’indigner réellement autrement que derrière un écran.